La Théorie critique de la société, fondée par Adorno et Horkheimer, ne cessa d’entretenir des rapports particuliers avec les pensées de Schelling, Hegel, Marx ou encore Simmel.
On peut à ce titre l’étudier comme un objet historique. Mais elle demeure aujourd’hui une ressource vive pour qui veut poursuivre l’entreprise critique.
Aussi la Théorie critique est-elle confrontée ici à des enjeux qu’elle n’a certes pas ignorés, mais qui n’avaient pas encore l’importance qui est désormais la leur.
Parler de « domination de la nature » suffit-il à relever le défi de la crise écologique contemporaine ? Comment faire fructifier l’héritage francfortois dans le sens d’une éco-critique de la société ? Comment résister au vertige de ce qu’Adorno appelait la « politique de la catastrophe » ?
Franck Fischbach est professeur en histoire de la philosophie allemande à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre du Centre d’Histoire des Philosophiques Modernes de la Sorbonne.