Librairie Publico,
spécialisée en livres anarchistes et de critiques sociales depuis 1958
Descriptif du site
Nucléus - Ce qui reste quand il n’y a plus rien
Zinaïda Polimenova
Article mis en ligne le 1er mars 2024
dernière modification le 26 juillet 2024

par Libraire

« À mi mots, on commence à en entendre parler – la disparition de l’un, l’arrestation d’une autre, la déportation d’un troisième, avec toute sa famille, sans qu’on sache ce qui se passe concrètement avec les personnes ainsi volatilisées... Rien pourtant de spectaculaire, rien de visible. Dans la rue, c’est la paix. La ville vibre animée, les transports en commun circulent, les gens ont du travail, les femmes à égalité des hommes. Ce schisme entre vie ordinaire et destins bouleversés engendre en sourdine une inquiétude. Theodor sent le vertige d’une possible répression. »

Un groupe d’amis, ingénieurs et architectes, travaille à la construction d’une usine qui devra être le symbole de la modernité du pays. L’histoire commence quand le groupe part pour un échange en Allemagne de l’Est, fleuron industriel du bloc communiste. Parmi eux, Theodor, étroitement surveillé par le régime, se lie d’amitié avec Emil, fils d’un artiste allemand dont l’œuvre est désormais interdite car jugée subversive. À son retour, Theodor est arrêté et déporté à Béléné, l’un des plus terribles camps du pays...

Zinaïda Polimenova signe un roman poignant sur l’arbitraire du régime communiste bulgare et son absurdité technocratique. À l’origine du livre, un album de photographies anonymes, chiné aux puces de Sofia qui semble documenter un voyage professionnel ou syndical en RDA, un échange entre deux délégations communistes. À partir des photographies de ces hommes et femmes souriants, elle imagine quelle aurait pu être la « véritable » histoire de ce voyage, en-deçà et au-delà des apparences, pour retracer l’histoire de son pays dans les plus dures années du totalitarisme.

Une fresque sensible et haletante dans la Bulgarie des années cinquante.


Zinaïda Polimenova est née en 1974 en Bulgarie. Diplômée de l’université de Sofia en histoire et théorie de la culture, elle part en 1997 pour Paris où la pousse son destin. Elle apprend le français, achève sa formation à l’EHESS et devient ingénieur de recherche à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où elle coordonne des programmes de recherche en histoire de l’art.
Fascinée par le pouvoir des mots et le surgissement du sens dans l’écriture poétique, Zinaïda Polimenova est l’auteur de trois recueils de poésie parus en bulgare. Après Eremia et Vertige de l’eau, Nucléus est son troisième roman en langue française.