Rédigé de 1963 à 1965 et publié en 1967, le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations doit sa pertinence à une constante réécriture où les mots issus de la réalité vécue opposaient leur acuité au langage dominant.
À dater de mai 1968, son auteur a mené, du Livre des plaisirs au Retour à la vie, la lutte contre la déshumanisation propagée par le capitalisme et trop souvent relayée par un anticapitalisme ayant plus d’une fois asservi le prolétariat sous couvert de l’émanciper.
Une insurrection de la vie quotidienne propage, en France et dans le monde, une guérilla qui ne tue pas mais est résolue à éradiquer la machinerie qui détruit le vivant. À ruiner les entreprises du Profit. La lutte des femmes contre le patriarcat est devenue exemplaire. L’individu s’émancipe de l’individualisme. L’État s’effondre. L’autodéfense du vivant s’en prend à l’empoisonnement généralisé. L’exercice du Pouvoir sombre dans le ridicule. Les mots cessent de travailler pour jouer et découvrir que l’entraide est la source de l’amour qui sans cesse renaît en nous et dans l’univers.
Ce glossaire est une invitation à se promener distraitement dans le jardin de la terre jusqu’à ce que surgisse la passion d’en jouir et de le cultiver.
La vie n’a pas besoin de maître, elle a besoin d’une conscience humaine.
Raoul Vaneigem est né en 1934. Il a, avec Guy Debord, participé à l’Internationale situationniste. Il a notamment publié, au cherche midi, La liberté enfin s’éveille au souffle de la vie (2020), Propos de table. Dialogue entre la vie et le corps (2018), De la destinée (2015).