Préface de Ludivine Bantigny, postface de Jean-Luc Einaudi
Le 14 juillet 1953, lors d’une manifestation syndicale, la police assassine froidement six travailleurs algériens et un syndicaliste français, place de la Nation, à Paris. Alors que résonne pour la première fois le slogan « nous voulons l’indépendance ! ».
Ce livre constitue la première enquête sur ce crime d’État. Il s’efforce de reconstituer minutieusement le déroulement des événements qui ont abouti à la mort par balles de six jeunes ouvriers algériens et d’un métallurgiste français, syndicaliste CGT, à l’issue du traditionnel défilé populaire du 14 juillet.
Maurice Rajsfus s’appuie sur un vaste corpus de sources, qui comprend les récits de témoins, de journalistes, d’hommes politiques ou d’interventions au Parlement. Sur fond de racisme d’État, il pointe aussi la responsabilité d’un des acteurs de cette funeste journée qui deviendra, quelques années plus tard, le donneur d’ordre principal des massacres du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, au métro Charonne : Maurice Papon, alors secrétaire général de la Préfecture de police.
La première édition de ce livre est parue en 2003.
Rescapé de la rafle du Vél’ d’Hiv à quatorze ans, historien de la répression policière et militant antiautoritaire, Maurice Rajsfus (1928-2020) fut l’auteur de plus de 60 ouvrages, dont, aux éditions du Détour, La Police de Vichy, La Rafle du Vél’ d’Hiv et Des Juifs dans la Collaboration. Ludivine Bantigny est historienne, maîtresse de conférences à l’université de Rouen. Elle travaille sur l’histoire des mouvements sociaux et des engagements politiques. Elle est notamment l’autrice de 1968. De grands soirs en petits matins (Le Seuil, 1918). Jean-Luc Einaudi (1951-2014), historien et militant, fut celui par qui le massacre des Algériens par la police française du 17 octobre 1961 fut porté à la connaissance du grand public.