
Ton devoir est de transmettre l’histoire
de nos origines, le monde est vieux
tu es le dépositaire des secrets et de la mémoire
des hommes,
tu es l’aiguille qui coud les peuples,
car la vie a commencé à la fin du parcours du vent,
car tout a commencé avec la parole.
Nos territoires, est-ce le Sénégal, la Bretagne, La Paz ou Paris ? L’espagnol, le yiddish, le français, l’arabe, le créole, l’allemand, le malinké ou le serbo-croate ?
Nos territoires de Jessica Biermann Grunstein fait des espaces linguistiques des territoires intimes, interroge ces objets de transmission ou de rejet, de richesse culturelle ou de honte sociale. Dans ces duos familiaux qui croisent les générations et les géographies, la langue est toujours ce qui sépare et relie les mémoires familiales, parfois trahies, et les rêves brisés toujours tenaces.
Nos territoires fait de la parole un enjeu de reconquête de soi, réaffirme la force de l’héritage, et la valeur du multilinguisme sans prévalence de langue ni de culture.
Née en 1979 dans le 13e arrondissement à Paris, Jessica Biermann Grunstein est autrice de poésie plastique, aussi bien littéraire que picturale.
Vivant de travaux dans les champs ou de son métier de professeur de FLE, elle fait le choix d’une vie nomade et réalise plusieurs séries de travaux imprégnés de ses voyages en Asie, en Nouvelle-Zélande et en Amérique du Sud. Elle finit par s’installer cinq ans au cœur des Andes, à La Paz en Bolivie, où elle se consacre davantage à l’écriture et au théâtre.
Elle vit aujourd’hui à Montreuil où elle est professeure des écoles en REP.
Elle est notamment l’autrice de plusieurs textes pour le site du collectif Urbain-trop-Urbain, dont la série intitulée La ville est une arène où les hommes sont dissous, et d’ouvrages de littérature jeunesse aux éditions Cipango (La légende du lama en 2018, Contes des Andes en 2025).