Partout sur la terre de Fukushima, à deux pas des habitations, parfois cachés par un simple rideau d’arbres, de grands sacs noirs s’entassent, remplis de déchets radioactifs — branches, herbes, fleurs, poussière… —, montrant au voyageur stupéfait une image tangible de ce qu’on pourrait appeler la poubellification du monde, ou l’avenir programmé de notre planète.
Plus loin, des milliers de réservoirs bleus, de réservoirs blancs, de réservoirs gris : aujourd’hui, et pour des dizaines d’années encore, on refroidit en permanence la centrale en l’aspergeant d’eau. Au contact des réacteurs, l’eau utilisée devient immédiatement radioactive : des centaines de cuves stockent plus d’un million de tonnes d’eau contaminée. Chaque année, le paysage s’obstrue davantage et l’espace de stockage arrivera à saturation en 2022.
Pour résoudre le problème, ou plutôt l’évacuer, des experts commissionnés par le gouvernement recommandent purement et simplement de les vider dans la mer.
Notre ami l’atome est la transposition de trois films écrits par Michaël Ferrier et réalisés par Kenichi Watanabe : Le Monde après Fukushima (2013), Terres nucléaires, une histoire du plutonium (2015), Notre ami l’atome (2020).