Un lycée pas comme les autres

« J’ai une grande nouvelle à vous annoncer. Pour la première fois dans l’histoire des écoliers, on supplie les enfants de ne pas aller en classe ! »

C’est par cette phrase, extraite d’une lettre écrite à ses deux grandes filles par une maman de Rennes, en septembre 1943, que commence cette histoire peu banale : l’extraordinaire relation, jour après jour, d’une année scolaire qui ne ressembla à aucune autre. Rennes, comme tant de villes de notre pays, est occupée et bombardée. Le lycée a été évacué à la campagne, dans un petit village nommé La Guerche.

Un roman épistolaire et historique, à lire à partir de 10 ans.

Originaire du Limousin, Yvonne Meynier (1908 – 1995) s’installe à Rennes en 1938 avec son mari, professeur de géographie à l’Université de Rennes II, et leurs trois filles Odette, Yvette et Danièle. Dès 1954, elle fonde avec Robert Merle et d’autres auteur.e.s l’association des écrivains de l’Ouest qui crée notamment le Prix Korrigan décerné à une œuvre de littérature jeunesse.
En 1946, elle commence à écrire pour les plus jeunes et publie alors Maria de l’assistance (Calmann-Lévy). Dès 1958, elle fait son entrée dans l’emblématique collection Bibliothèque Rouge et or où elle publie une dizaine de titres qui rencontrent un grand succès public et critique.
Ainsi, Un lycée pas comme les autres reçoit le Prix de la Fédération des Associations de Parents d’élèves des lycées et collèges français en 1962.

Ce roman épistolaire se déroule du 18 septembre 1943 au 4 août 1944, date de la libération de Rennes. Les lettres se succèdent et réunissent principalement la mère Mam’, Odette la fille aînée et Yvette la cadette. Dès le début de l’année 1943, des bombardements meurtriers s’abattent sur Rennes ce qui provoque le déménagement du collège et lycée de filles de la capitale bretonne à La Guerche à la rentrée scolaire. Odette et Yvette quittent alors leur famille pendant cette année si singulière dès octobre 1943 ce que confirme Odette à sa mère dans cette première missive.

20 septembre (1943)
Ma petite maman
La grande nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans notre camps, immédiatement d’ailleurs divisé en deux camps : celui des réjouies, celui des attristées. Chef Antilope a rétabli l’ordre, d’autant plus qu’au même courrier elle recevait des précisions supplémentaires. Le lycée est paraît-il replié à La Guerche, petit bourg à 40 kilomètres de Rennes.
Odette

Éloignées de leurs parents et de leur petite sœur Danie restés à Rennes, les deux adolescentes commencent une correspondance tour à tour tendre, inquiète et drôle avec leur mère.
Au fil des lettres, elles écrivent la vie quotidienne d’une famille à l’heure de la seconde guerre mondiale.
Cette année scolaire 1943-1944 est celle de tous les contrastes, de toutes les incertitudes et de tous les combats. Témoignage précieux et inédit de l’Histoire contemporaine brétilienne, leurs échanges nous racontent un moment de l’Histoire où tout bascule, où les cartes du réel se redéploient sans cesse, où chacun.e apprend à s’adapter dans l’urgence, où l’essentiel émerge souvent du pire.
Sans mièvrerie ni déni des cruautés de la guerre, ce roman jeunesse pétillant et lumineux est un hymne à la vie, un retour inédit sur une époque où le temps comme la vie sont suspendus à l’arbitraire.
Une lecture tendre et haletante à partager en famille et à découvrir dès le collège.