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Caliban et la Sorcière

Silvia Federici

jeudi 9 mars 2017

Nouvelle réédition

L’auteur nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes.

Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien.

Le capi­ta­lisme contem­po­rain pré­sente des simi­li­tu­des avec son passé le plus vio­lent. Ce qu’on a décrit comme bar­ba­rie et dont aurait su triom­pher le siècle de la raison est cons­ti­tu­tif de ce mode de pro­duc­tion : l’escla­vage et l’anéan­tis­se­ment des femmes n’étaient pas des pro­ces­sus for­tuits, mais des néces­si­tés de l’accu­mu­la­tion de richesse. L’auteur nous invite à par­ta­ger son son regard d’his­to­rienne et de fémi­niste sur la situa­tion actuelle et sur ses méca­nis­mes.


Caliban et la Sorcière
Silvia Federici, Co-Édition Entremonde et Senoverino, 464 pages, 24 euros