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Femmes et subversion sociale - Anthologie 1972-2008
Mariarosa Dalla Costa
Article mis en ligne le 3 novembre 2023
dernière modification le 24 avril 2024

par Libraire

Cette antho­lo­gie de textes clés déploie qua­rante années d’enga­ge­ments poli­ti­ques de l’une des mili­tan­tes et théo­ri­cien­nes fémi­nis­tes les plus influen­tes au monde.

Mariarosa Dalla Costa pose une jonc­tion entre fémi­nisme et marxisme qui trans­cende le fémi­nisme majo­ri­taire des années 1970. Dans son célè­bre mani­feste de 1972, com­pris dans ce recueil, Dalla Costa pro­pose l’une des pre­miè­res arti­cu­la­tions entre le tra­vail domes­ti­que effec­tué par les femmes au sein de chaque foyer, et la contri­bu­tion de ce tra­vail, partie pre­nante de l’usine sociale, à l’économie pro­duc­tive.

L’évolution de la famille est ici passée sous le crible d’une ana­lyse dyna­mi­que des mou­ve­ments du capi­tal, du for­disme des Trente Glorieuses à la restruc­tu­ra­tion néo­li­bé­rale, ainsi que des luttes fémi­nis­tes qui lui sont asso­ciées.

Dalla Costa pro­pose une théo­rie nova­trice de l’exploi­ta­tion des femmes par leur assi­gna­tion au tra­vail repro­duc­tif et du soin. D’une part, par l’ana­lyse per­cu­tante des poli­ti­ques socia­les, ainsi que du pou­voir étatique et médi­cal sur la pro­créa­tion. D’autre part, par l’ana­lyse de la divi­sion inter­na­tio­nale, raciale et sexuelle du tra­vail, des mou­ve­ments d’immi­gra­tion et d’émigration des années de l’après-guerre à la mon­dia­li­sa­tion. Dès lors, la lutte pour refu­ser ce tra­vail gra­tuit devient urgente et la sub­ver­sion néces­saire.

Pour autant, il ne s’agit pas de ne récla­mer qu’un salaire, ou davan­tage de postes dans les domai­nes jusqu’ici mas­cu­lins : en s’enga­geant dans la lutte, les femmes font l’expé­rience de la révolte sociale, c’est-à-dire du dépas­se­ment des condi­tions d’assi­gna­tion à ce tra­vail.


Mariarosa Dalla Costa est une fémi­niste marxiste ita­lienne et mili­tante opé­raïste née à Trévise en 1943 ainsi que cofon­da­trice du Collectif fémi­niste inter­na­tio­nal. Elle a ensei­gné la socio­lo­gie poli­ti­que près de 30 ans à l’uni­ver­sité de Padoue autour des enjeux et mou­ve­ments liés à la mon­dia­li­sa­tion.


Traduit par Élodie Chédikian avec la collaboration de Hélène Goy et Marie Thirion.
Préface de Louise Toupin.