Comment relier les diverses crises qui rythment ce début de XXIe siècle ? C’est de cette interrogation que part Jason W. Moore dans ce livre où il propose une nouvelle synthèse critique s’appuyant sur diverses traditions théoriques et sur une dialectique rénovée permettant d’aller au-delà des polarisations classiques entre l’humain et la nature.
Pour Moore, les crises actuelles sont le signe que le capitalisme en tant que forme d’organisation de la nature, en tant qu’ « écologie-monde », n’est plus en mesure, comme par le passé, de créer ou d’obtenir une nature « à bon marché », qu’il s’agisse du travail, de la nourriture, de l’énergie ou des matières premières.
En dressant un long panorama historique et intellectuel des dynamiques qui convergent vers le faisceau de crises actuel, Le capitalisme dans la toile de la vie ouvre de nombreuses pistes pour penser l’émancipation d’une humanité saisie comme « humanité dans la nature ».
« La compréhension de l’humanité en tant que force naturelle nous permet d’établir des nouvelles connections entre la nature humaine, le pouvoir, la production mondiale et la toile de la vie. Dans une époque de transformations étroitement liées les unes aux autres dans l’énergie, le climat, la nourriture et l’agriculture, les marché du travail, l’urbanisation, la financiarisation et l’extraction de ressources, il est impératif de saisir les connexions intimes qui gouvernent les flux de pouvoir, de capital et d’énergie dans la trame de l’accumulation du capital – et ce faisant, il s’agit également de jeter une lumière nouvelle sur les limites de cette trame même. »
(Extrait de l’introduction)