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On l’appelait révolution...
Louis Janover
Article mis en ligne le 1er décembre 2015
dernière modification le 21 juin 2019

Le sommeil de la raison engendre des monstres, nous dit Goya, et il nous montre le dormeur prisonnier de ses cauchemars. Rien de comparable pourtant au sommeil de la mémoire qui permet à des monstres autrement dangereux de hanter notre histoire en se coulant dans des formes familières. Ces figures de l’oppression du passé, héritières des régimes totalitaires, n’hésitent pas à détourner la mémoire de ceux qui se sont opposés à leur entreprise, à se parer de leur nom, à contrefaire les rôles pour abuser le regard et les esprits. C’est surtout la révolution qui, dans le monde contemporain, apparaît comme la négation radicale de ce qu’elle a représenté pour les exploités et les penseurs quand ils luttaient pour réaliser une société d’où les rapports de domination et de servitude auraient été bannis. Si bien que rendre au mot son véritable sens, faire en sorte que l’expression corresponde à la chose, voilà qui serait rien moins qu’une... révolution. Il s’agit, ici, de percer le « mystère d’iniquité » qui consiste à changer chaque parole de l’émancipation en son contraire.