Des policiers « forcés » d’intervenir pour arrêter des « casseurs » qui s’infiltrent dans des manifestations « radicales ». Ce type de récit est largement véhiculé par les médias de masse, mais correspond-il à la réalité des faits ? Ne sert-il pas davantage à justifier la répression policière qui s’abat depuis une quinzaine d’années sur les mouvements sociaux un peu partout en Occident ? Au Québec seulement, il y a eu plus de 4 500 arrestations liées aux événements du Printemps érable, sans compter les nombreux cas de blessures graves .
À qui la rue ? offre les outils théoriques, politiques et historiques pour comprendre que ces arrestations de masse ne sont pas le résultat de contestations turbulentes, mais bien le fruit d’un profilage politique. Les policiers opèrent ainsi une distinction entre les « bons » et les « mauvais » manifestants : ceux qui, du point de vue des autorités, ont des revendications légitimes (les salariés, les « pères de familles »...) et ceux qui contestent l’ordre social (les jeunes, les anarchistes...). Or, ce profilage politique brime la liberté d’expression et la liberté d’association reconnues dans les chartes de droits.
Cet ouvrage examine la dynamique entre les mouvements sociaux et les forces policières en Europe et en Amérique du Nord depuis l’émergence du mouvement altermondialiste. Il analyse les cas du Sommet du G20 à Toronto (2010) et du Printemps de la matraque au Québec (2012-2013) et traite de l’infiltration policière et des mobilisations contre la brutalité de la police.
Et si la répression à caractère politique n’était pas l’apanage des régimes autoritaires ?