L’aventure du présent numéro, au seuil du XXIe siècle, est née du désir d’expliquer l’anarchisme aux nouvelles générations, l’anarchie racontée aux enfants en quelque sorte. Mais bien peu d’enfants lisent Réfractions. Nous nous sommes repliés alors sur un terrain plus sûr, en conservant toutefois l’idée de « dire » l’anarchie à notre voisin, à un quidam, aux professeurs des universités ou... aux journalistes de Libé.
Nos « entrées dans l’anarchie » évoquent, plutôt que les entrées des artistes, celles d’un dictionnaire, mais aussi les multiples voies d’accès à un domaine souvent méconnu.
Nous devions, d’un côté, prendre en compte nos lecteurs habituels pour qui l’anarchie, par contre, est un sujet connu, et qui sont en droit d’attendre profondeur et finesse dans l’argumentation et, de l’autre, ne pas négliger les néophytes, les curieux qui souhaitent une lecture claire de nos idées, de notre histoire, de notre mouvement.
Ainsi, pour qui a peu d’informations, ou qui a de l’anarchisme l’idée déformée qui circule dans l’imaginaire dominant, nous avons voulu présenter un corpus aux contours nets, généralement reconnu du mouvement, tout en gardant à l’esprit que l’anarchisme est multiple et comporte des positions philosophiques, éthiques et sociales fort différentes. Il a donc fallu soutenir cette contradiction et nous résoudre de même à ne pas être exhaustifs.