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Schluckebier

Georg K. Glaser

vendredi 26 septembre 2014

Traduit de l’allemand par Lucie Roignant

Georg K. Glaser (1910-1995), nomade communiste des années de braise, apatride définitif, libertaire inclassable, écrivain de qualité et artisan dinandier de talent, vécut à Paris de 1935 à sa mort. Les éditions Agone ont publié Secret et violence. Chronique des années rouge et brun (1920-1945) en 2005.

Les hommes comme le petit Schluckebier ne connaissent de la vie que la violence. Ainsi lorsque, à la fin du roman, les jeunes pensionnaires se révoltent, ils reproduisent ce qu’on leur a fait subir : la violence, par ses origines et ses effets, reproduit la violence. En choisissant de clore son livre sur cet épisode, Glaser lançait un appel à l’espérance : un appel à la révolution qui devait réaliser « le royaume de la liberté ». En faisant échouer la révolte des jeunes pensionnaires, il soulignait la contradiction fondamentale qui brisait la vie des hommes : une déchirure qui traversait la société tout entière et qui ne pouvait être refermée que par le bouleversement de tous les rapports sociaux.
Schluckebier venait de paraître lorsque Hitler arriva au pouvoir. La dictature fasciste des « suppôts de la violence » jeta Glaser sur le chemin de l’exil.

Uwe Schweikert
Frankfurter Rundschau


Schluckebier
Georg K. Glaser, Éditions Rue des Cascades, 176 pages, 14 euros