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Baudelaire et l’expérience du gouffre

Benjamin Fondane

mercredi 24 février 2021

En 1943, dans le chapitre XIX de L’expérience du gouffre, Benjamin Fondane présente l’auteur des Fleurs du mal, côtoyé jusqu’au seuil de la mort, comme le poète de la modernité et de l’ennui. :

« Un jour viendra, peut-être, où l’historien consentira à jeter un regard dans l’Histoire sur les formes de l’ennui les plus basses. C’est l’ennui qui est la source des changements soudains, des guerres sans motifs, des révolutions meurtrières ; il n’est pas de cause plus opérante que lui. Un besoin se fait jour de se sentir exister, de rompre la monotonie de l’être, du pur pensable ; le meurtre, la vengeance, la joie de détruire pour détruire, se donnent librement cours chez un peuple qui, il y a un instant, semblait tranquille et sage, suprême fleur d’une civilisation consommée. »


Benjamin Fondane, né Wechsler, naquit en Roumanie en 1898. Poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste, il arriva en France en 1923. Parmi ses principaux ouvrages : Rimbaud le voyou, La Conscience malheureuse, Faux Traité d’esthétique, Baudelaire et l’expérience du gouffre ; Le Mal des fantômes rassemble son œuvre poétique.
Engagé dans l’armée française en 1940, fait prisonnier et libéré pour raisons de santé, il fut arrêté en mars 1944, incarcéré à Drancy, déporté à Auschwitz où il fut assassiné en octobre 1944.


Baudelaire et l’expérience du gouffre
Benjamin Fondane
la fabrique éditions, 376 pages, 20 euros