Avec la collaboration d’Alexandre Skirda
Texte présenté par Marianne Enckell et Ariane Miéville
Dessins de Jean-Pierre Ducret
André Bösiger était-il l’incarnation de l’anarchisme suisse, le vénérable ancêtre d’un mouvement sur le déclin, comme certains ont pu l’écrire ? Non, il était un homme de son temps, de sa classe, du mouvement ouvrier révolutionnaire, comme beaucoup d’anonymes y compris dans ce pays.
Ce qui le distingue d’autres, c’est la volonté qu’il avait de raconter sa vie, de transmettre aux jeunes son expérience et ses idées ; c’est aussi une fidélité indéfectible aux idéaux de sa jeunesse alors que, dans l’après-guerre, certains militants anarchosyndicalistes – et non des moindres – choisiront de rompre avec le mouvement pour s’engager dans une voie réformiste.
André était un rebelle et il le resta, assurant avec quelques autres la continuité du mouvement anarchiste à Genève pendant la deuxième moitié du XXe siècle.