Illustration de couverture Kura Shomali
"Trois pays vivent en autarcie, perdus sur la ligne torride de l’équateur : Crâneurs, Mikissi, Salima. Encerclés par des forêts primaires, un fleuve hanté de sirènes et autres divinités préhistoriques, des savanes aux animaux féroces et des îles sauvages et exotériques, ces territoires se voient imposer par un conquérant nommé Malogum une civilisation où l’effroi épouse le merveilleux, où la cruauté flirte avec la poésie, où les fantômes tiennent les vivants en joug.
Ici, des divinités, égarées dans le labyrinthe du monde et des songes, revivent sans cesse leurs morts et leurs naissances, et le peuple des vivants s’efforce de survivre au- dessus de toutes vérités. Mais voilà Démalo, son frère jumeau Hongui, et leur étrange livre La Quatrième Dimension du jetable humain..."
Avec Papa tombe dans la Lune, le dramaturge congolais Dieudonné Niangouna fait voler en éclats les codes de la littérature afin de nous offrir un roman flamboyant et fabuleusement moderne.
Dieudonné Niangouna est né en 1976 à Brazzaville, au Congo. Auteur dramatique (une quinzaine de pièces à son actif), metteur en scène et acteur, il dirige de 2003 à 2015 le festival Mantsina sur scène, qui se tient chaque mois de décembre à Brazzaville. En 2013, il est artiste associé au festival d’Avignon. Il reçoit en 2015 le prix littéraire des lycéens et apprentis d’Île-de-France, en 2021 le prix du jeune théâtre Béatrix Dussane-André Roussin de l’Académie française.
Papa tombe dans la Lune est son premier roman.
"Je ne voulais pas écrire sur mon père. Je ne voulais pas écrire sur ma famille. Je ne voulais pas écrire sur moi. Je ne voulais pas écrire sur le Congo. Je ne voulais pas écrire sur l’Afrique centrale. Je ne voulais pas écrire sur l’Afrique. Je ne voulais pas écrire sur la colonisation. Je ne voulais pas écrire sur la dictature. Je ne voulais pas écrire sur les révolutions ratées ou les réformes avortées. Je ne voulais pas écrire sur la mise au monde de soi. Je ne voulais pas écrire sur la recherche de son identité. Je ne voulais pas écrire sur les luttes fratricides.
Je ne voulais pas écrire sur les fratries assassinées. Je ne voulais pas écrire sur les générations sacrifiées. Je ne voulais pas écrire sur sa propre résilience. Je ne voulais pas écrire sur le deuil. Je ne voulais pas d’un réalisme cuisant, ni d’un travail documentaire. Je ne voulais pas de la vérité. Je voulais saisir la dynamique comme un poème qui vous parle. Mais je ne voulais pas non plus écrire un poème. Je voulais un roman.C’est ainsi que la beauté des choses est racontée par leur contraire, comme disait ma grand- mère, conteuse et sorcière."
Dieudonné Niangouna