Au début du XXe siècle, Léon et Maurice Bonneff, deux frères unis dans un combat acharné contre toutes les injustices sociales, avec comme armes leurs plumes et leur force d’investigation, ont révélé au grand public, parmi les faces cachées de la « Belle Époque », l’exploitation éhontée des travailleurs, leur exposition aux produits toxiques.
En dix ans, ils ont publié près de 400 articles et quatre livres, dont Les métiers qui tuent fut le premier, enrichi ici de vingt articles parus dans l’Humanité et les Hommes du jour, les deux journaux qui furent les principales bases d’action de leur courte carrière : ils furent tués, à 32 et 30 ans, au début de la Grande Guerre.
La mission qu’ils s’étaient donnée a fait d’eux, plus que des journalistes d’enquête, des militants du courant syndicaliste révolutionnaire, alors si actif et si efficace avec la création des Bourses du travail et le développement de la CGT. Au-delà de leur apport à la lutte contre les aberrations du système de production, ils participèrent pleinement à la volonté de rénovation générale de la société.
Il est important de rappeler leur combat en un temps, le nôtre, où d’autres combats viennent faire écho à ceux qu’ils menèrent avec une détermination sans faille voici cent vingt ans, alors qu’ils n’avaient que 20 ans.