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Gertrude « Ma » Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday

Blues et féminisme noir [poche]

Angela Davis

jeudi 11 février 2021

Angela Davis propose ici une histoire féministe et politique de la musique noire des années 1920-1940, annonciatrice des grandes luttes émancipatrices.

Elle explore l’œuvre de Gertrude « Ma » Rainey (1886- 1939) et Bessie Smith (1894-1937). La première incarne le blues traditionnel, la seconde, le blues classique. Dévalorisées par les spécialistes du blues et du jazz – en général des hommes blancs –, ces blueswomen furent les premières rock stars de l’histoire de la musique : or elles étaient noires, bisexuelles, fêtardes, indépendantes et bagarreuses.

Elles posèrent les bases d’une culture musicale qui prône une sexualité féminine libre et assumée, qui appelle à l’indépendance et à l’autonomie des femmes aux lendemains de la période esclavagiste, en revendiquant avec détermination l’égalité de « race » et de genre.

Cette réflexion s’étire aux années 1940 en convoquant l’œuvre de Billie Holiday (1915-1959). L’autrice réhabilite la conscience sociale de cette chanteuse d’envergure, trop souvent présentée sous le simple prisme des turpitudes de sa biographie.


Figure américaine incontournable, Angela Davis (née en 1944) est connue pour son engagement politique depuis les années 1960. Communiste, élève de Marcuse et Adorno, membre du Black Panther Party, emprisonnée deux ans en 1970, inscrite alors sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI, elle mène depuis 1969 une carrière universitaire. Ses travaux, marqués par la théorie critique et son bagage d’activiste, tournent principalement autour de la question de genre, de la place des Noirs aux États-Unis et du système carcéral. Ses ouvrages les plus connus sont S’ils frappent à la porte à l’aube (Éditions sociales, 1971), Femmes, race et classe (Des femmes, 1983) et Autobiographie (Albin Michel, 1975).


Blues et féminisme noir [poche]
Angela Davis
Éditions Libertalia, 480 pages, 10 euros