16-17 juillet 1942, 7 000 policiers français raflent 13 152 Juifs : hommes, femmes et enfants (plus de 4 000). Ils sont enfermés au Vélodrome d’hivers ou à Drancy, avant d’être déportés.
La grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 (dite rafle du Vél’ d’Hiv) n’a été ni la première ni la dernière de ces opérations raciales conduites par la police française. Ce fut néanmoins la plus importante, la plus emblématique de ces actions répressives. Il y a d’abord le nombre des personnes arrêtées (13 152) ; le fait aussi que, pour la première fois, des femmes et des enfants étaient concernés.
Pourtant, du 14 mai 1941 à la fin du printemps 1944, les rafles ont été nombreuses, sans pour autant laisser le même souvenir. Cette opération, entièrement conduite par la police française, laisse une trace indélébile, car elle fut surtout la démonstration du pouvoir de nuisance d’un corps de fonctionnaires ayant perdu tous ses repères.
L’analyse de ce sombre épisode a pour fonction d’alerter les citoyens d’un pays libre sur les dérives d’un pouvoir fort.
La première édition de ce livre est parue en 2002.
Rescapé de la rafle du Vél’ d’Hiv à quatorze ans, historien de la répression policière et militant antiautoritaire, Maurice Rajsfus (1928-2020) fut l’auteur de plus de 60 ouvrages, dont, sur la même période et aux éditions du Détour, Des Juifs dans la collaboration et La Police de Vichy.