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L’Unique et sa propriété

Max Stirner

jeudi 22 novembre 2018

Max Stirner (de son vrai nom Johann Caspar Schmitt) est né à Bayreuth en 1806. Il suivit à l’Université de Berlin les cours de Hegel et devint professeur dans une institution de jeunes filles. Vers 1840-1841, il entre en relation avec le groupe des Freien (« Hommes libres »), où il fréquente les jeunes hégéliens Bruno et Edgar Bauer, Arnold Ruge, Friedrich Engels... Il s’y fit remarquer par sa réserve et son radicalisme.

À tel point que Engels écrivit : « Regardez Stirner, regardez-le, le paisible ennemi de toute contrainte. / Pour le moment, il boit de la bière, bientôt il boira du sang comme si c’était de l’eau. / Dès que les autres poussent leur cri sauvage “À bas les rois !” / Stirner complète aussitôt “À bas aussi les lois !” »

Ce radicalisme, Stirner l’exposera dans L’Unique et sa propriété (1844). Présenté souvent comme le bréviaire de l’individualisme anarchiste, ce livre est avant tout une récusation de la société et de ses lois, du christianisme et des autres religions, de l’hégélianisme - de l’Esprit (Hegel), de l’Homme (Feuerbach), de la Liberté (Bruno Bauer) et du Socialisme (Proudhon, Hess, Weitling). Max Stirner réfute toute idée morale ; tout ce qui se place au-dessus de l’individu est rejeté comme limite du Moi, de l’Égoïste, de l’Unique.

Lors de sa parution, L’Unique et sa propriété ne laissa personne indifférent. Bauer, Feuerbach, Hess... lui répliquèrent. Quant à Marx et Engels, ils consacrèrent la plus grande partie de leur Idéologie allemande à vitupérer « saint Max ». Puis L’Unique tomba dans l’oubli. Mais ce livre reste, comme l’écrit son traducteur Henri Lasvignes, « la plus forte expression de dégoût de l’hypocrisie sociale contemporaine ».


L’Unique et sa propriété
Max Stirner, traduction de l’allemand et postfacé par Henri Lasvignes, présentation de Cécile Guérard
Éditions La Table Ronde, 10,50 euros