Traduction : Hervé Denès
Les communautés affinitaires dissidentes remontent à la plus haute antiquité. C’est leur histoire tumultueuse que Kenneth Rexroth relate dans ce livre, publié aux États-Unis en 1974, au soir de sa vie de poète et d’en-dehors.
Les millénaristes du Moyen Âge et de la Renaissance puis les communautés utopiennes des deux derniers siècles ont incarné la quête optimiste, du partage des ressources et des émois, inspirée par le rejet de l’ordre établi. Ces courants très divers – ascétiques ou orgiaques, mystiques ou « matérialistes » – constituent une tendance historique constante que Rexroth nomme le communalisme.
Ce récit montre comment une foi teintée de messianisme a continué d’imprégner les tentatives de mise en commun, même quand elles étaient laïques et « scientifiques » – comme celle des fouriéristes, icariens et autres anarchistes, à une époque où la révolution ne semblait pas impossible. Rexroth évoque aussi longuement les communautés affinitaires qui se sont formées aux États-Unis jusqu’en 1974.