En ce début de millénaire, après l’effondrement du bloc de l’Est, l’horizon de l’humanité s’est brutalement fermé. Sur une planète surexploitée et mutilée, où nul ne croit plus au progrès, le capitalisme apparaît comme une frontière indépassable. Agitée comme un leurre, la démocratie s’est vue ruinée par ses promoteurs mêmes. L’histoire semble close et pourtant les contradictions du système n’ont jamais été plus manifestes. Dans ces conditions, qu’attendre de l’avenir si toute révolte paraît condamnée d’avance à l’échec ou à la reconduction de la tyrannie ? Le manque d’un nouvel horizon d’espérance se fait de plus en plus criant.
Questionnant les grandes théories critiques (Marx, Ernst Bloch, Guy Debord), s’appuyant sur l’anthropologie, poussant des incursions du côté de la philosophie (Aristote, Agamben, Simondon), invoquant après les romantiques et les surréalistes la fonction vitale de l’imagination créatrice, L’Homme sans horizon dessine les lignes de fuite qui permettent de rouvrir un horizon utopique.
Au-delà de l’utopie libérale, aujourd’hui épuisée, de l’utopie sociale qui a été défigurée par les régimes totalitaires, la seule issue possible est de reprendre et faire triompher le rêve ancestral de société sans classe ni État, constituée d’individus égaux, librement associés, jouant enfin leur propre histoire.
Aujourd’hui où la survie de l’espèce est en jeu, c’est cette espérance qu’il s’agit de réaliser sous peine de voir l’humanité s’effondrer dans la barbarie. L’Homme sans horizon se propose de montrer l’urgence de ce qui est désormais la seule utopie humaine, et de lui apporter les fondements de sa légitimité historique.