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Sante Caserio | Ce fut mon cœur qui prit le poignard

mardi 4 février 2020

« Au moment où les derniers cavaliers de l’escorte passaient en face de moi, j’ai ouvert mon veston. Le poignard était, la poignée en haut, dans l’unique poche, du côté droit, à l’intérieur sur la poitrine. Je l’ai saisi de la main gauche et d’un seul mouvement, bousculant les deux jeunes gens placés devant moi, reprenant le manche de la main droite et faisant de la gauche glisser le fourreau qui est tombé à terre sur la chaussée, je me suis dirigé vivement mais sans bondir, tout droit au président, en suivant une ligne un peu oblique, en sens contraire du mouvement de la voiture. »

« J’ai appuyé la main gauche sur le rebord de la voiture, et j’ai d’un seul coup porté légèrement de haut en bas, la paume de la main en arrière, les doigts en dessous, plongé mon poignard jusqu’à la garde dans la poitrine du président. J’ai laissé le poignard dans la plaie et il restait au manche un morceau de papier du journal. »

« En portant le coup, j’ai crié, fort ou non, je ne puis le dire : “Vive la Révolution !” »


Sante Caserio | Ce fut mon cœur qui prit le poignard
Éditions L’Assoiffé, 306 pages, 8 euros