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Confession

Michel Bakounine

mercredi 2 octobre 2013

Deux ans après son arrestation par les autorités prussiennes, le 9 mai 1849, Michel Bakounine extradé depuis moins d’un mois en Russie et interné à la forteresse Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg reçoit une proposition inattendue. Le 25 juin 1851, le Tsar Nicolas Ier, son adversaire désigné depuis 1848, lui offre d’écrire à son attention une lettre, « comme un fils spirituel écrit à son père spirituel ». Bakounine accepte la proposition et lui fait remettre un mois plus tard le texte de sa « confession ».

Loin des vaines polémiques qu’a suscitées ce texte après sa découverte dans les années 1920 (trahison ou machiavélisme du père des révolutions russes ?), ce récit, qui est aussi le plus beau texte littéraire de Bakounine, est d’abord un formidable témoignage de l’intérieur sur les mouvements révolutionnaires qui, de Paris à Berlin et de Prague à Dresde, ont embrasé l’Europe en 1848-1849.

Il est aussi un document de première main pour comprendre ce que peuvent être le parcours et le processus de construction d’une identité révolutionnaire. Enfin, il permet de méditer sur les relations parfois ambigües entre l’homme révolté et le pouvoir politique et sur les conditions de reprise en mains de la contestation par les tenants de l’ordre.


La Confession est suivie de « Le printemps des peuples, 1848, 2011 », chronique de Julie Clarini diffusée sur France-Culture le 17 février 2011.


Confession
Michel Bakounine, présenté par Jean-Christophe Angaut, Le passager clandestin, 222 pages, 9 euros