Anarchiste italien de tendance collectiviste, Berneri arrive en Espagne dès le début de l’insurrection de 1936 et participe activement à la constitution des premières colonnes anarchistes partant en Aragon. Très tôt, il est de ceux qui affirment que seule la lutte anti-capitaliste peut s’opposer au fascisme et que le piège de l’anti-fascisme signifie l’abandon des principes de la révolution sociale. Il ne cesse de répéter que la révolution doit être gagnée sur le terrain social et non sur le terrain militaire. Il s’oppose ainsi à la militarisation des milices qu’il voit comme la première victoire des forces étatiques.
Les staliniens ne le lui pardonneront pas. Le 5 mai 1937, à Barcelone, Berneri et Barberi, l’un de ses compagnons, sont arrêtés chez eux par des policiers armés au motif qu’ils seraient des « contre-révolutionnaires ». C’est au cours de ces journées que des unités sous commandement du parti communiste tentèrent d’écraser le mouvement social et éliminèrent de nombreux militants anarchistes et du P. O. U. M.
Les articles publiés par Berneri et ses camarades dans leur revue, Guerre de classe, apportent un regard lucide et critique sur le cours de la révolution espagnole, et les orientations prises par la direction de la C. N. T. en particulier.