Serions-nous tous des fonctionnaires de l’horreur en puissance ? C’est là l’angoissante question que ne pourra s’empêcher de se poser chaque lecteur de Soumission à l’autorité. Le récit qu’y donne le psychosociologue américain Stanley Milgram de ses expériences effectuées en laboratoire entre 1950 et 1963 bouleverse en effet bien des idées reçues.
D’une enquête apparemment banale sur l’apprentissage et la mémoire, Milgram a fait une fantastique série d’expériences, où des hommes et des femmes recevaient l’ordre d’infliger à une innocente victime des chocs électriques de plus en plus violents. Combien d’entre eux allaient faire taire leur conscience ?
Combien d’entre eux allaient, en un mot, obéir ? Et jusqu’où ? Les résultats jetèrent à bas le rassurant édifice des prévisions de toutes origines, notamment celles des psychiatres, et firent naître une controverse passionnée.
Car c’est l’un des dilemmes les plus importants de notre époque qui se trouve à la base de ces travaux : où finit la soumission à l’autorité, et où commence la responsabilité de l’individu ? A la lumière d’un modèle emprunté à la cybernétique, Stanley Milgram nous propose une analyse originale des processus d’obéissance et de désobéissance.
Un formidable document sur le comportement humain. Un ouvrage polémique qui a enflammé l’Amérique.