Déclenchée par une hausse du prix du carburant, la révolte des Gilets jaunes est rapidement devenue un vaste mouvement d’opposition radicale à l’État, nourri de nombreuses revendications contre les injustices sociales et économiques.
Dès le 17 novembre 2018, elle se fait connaître par des moyens d’action inhabituels : occupation de milliers de ronds-points, construction de cabanes, manifestations-émeutes sans drapeaux ni cortèges.
Pour dépasser l’étonnement face à un mouvement inclassable, ce livre collectif propose, à partir d’études de cas concrets, une analyse critique de ses ambivalences, qui ont tantôt limité, tantôt amplifié l’insurrection.
Aux ambivalences vis-à-vis des syndicats répondent les liens versatiles avec l’extrême droite organisée. Aux réactions contradictoires de la sphère médiatique répondent des appropriations politiques et une répression policière et judiciaire exceptionnelles. Les auteurs donnent ainsi à comprendre de façon limpide les formes contemporaines de la contestation.
Quentin Ravelli est chercheur au CNRS. Ses recherches portent sur les crises économiques et les mouvements sociaux.
Johanna Siméant-Germanos est professeure de science politique au Centre Maurice Halbwachs et à l’ENS-PSL, dont elle dirige le département de Sciences sociales.
Pauline Liochon (doctorante à l’IRISSO-Paris Dauphine) et Loïc Bonin (chargé d’observation sociale au sein d’Interlogement 93) ont enquêté à partir de 2018 sur le mouvement des Gilets jaunes.
Et 21 contributeurs.