Florence Belenfant propose ici la seconde édition de sa pièce de théâtre joyeuse et stimulante mettant en scène Louise Michel et un Zouave pontifical.
La Commune de Paris dure depuis un mois et demi et subit déjà de graves revers militaires. Dans la nuit du 29 avril 1871, les fédérés assiégés évacuent le Fort d’Issy, l’un des points clefs de la défense de Paris. Quelques récalcitrants restent pour garder les lieux et les alentours. Dans une tranchée devant la gare de Clamart à quelques encablures de l’armée versaillaise, Louise Michel veille toute la nuit, seule avec un Zouave pontifical rallié à la Commune et qui était dans le même bataillon que Victorine Brocher. Louise le décrira comme « un nègre d’un noir de jais avec des dents blanches pointues comme des fauves ; il est très bon, très intelligent et très brave. »
Il lui demande : « Quel effet cela vous fait la vie que nous menons ?
– L’effet de voir devant nous une rive qu’il nous faut atteindre.
– Moi, reprit-il, ça me fait l’effet de lire un livre avec des images. »
Au petit matin, les balles recommencent à siffler à l’arrivée des renforts.
Il s’agit ici d’aborder la grande Histoire par le petit bout de la lorgnette. Cette fiction recrée la nuit de veille entre la mythique Louise Michel et le héros anonyme africain. Il fut l’un des étrangers morts pour défendre la Commune de Paris. Les paroles de Louise sont extraites de ses écrits. Lui est imaginé Pygmée à cause de ses dents taillées en pointe.