L’anarchisme, en France et dans le monde, avait connu son âge d’or dans le premier tiers de XXe siècle. Après les grands théoriciens, après les partisans de l’action directe et les anarcho-syndicalistes d’avant 1914, Nestor Nakhno et Buenaventura Durruti soulevèrent en son nom villes et campagnes.
Mais les deux grands conflits mondiaux, le monopole bolchevik de la Révolution, la lente montée des réformistes semblaient avoir marqué les étapes d’une disparition inévitable.
Mai 68 vint bouleverser un monde figé, rappelant soudain les notions oubliées du spontanéisme et de l’auto-organisation. La réapparition en force du drapeau noir aux côtés des rouges étendards remettait en cause un rapport des forces jusqu’ici apparemment irréversible ; face à un monde en crise, face à des solutions de rechange bâtardes et suicidaires, l’idée anarchiste est venue (ré)imprégner de plus en plus la pensée révolutionnaire.
Roland Biard étudie ici le mouvement anarchiste organisé à travers ses controverses et ses polémiques, organisation par organisation.