Louiza, Mahmoud, Leila, Sakaï… Des femmes et des hommes résistent à un pouvoir central autoritaire et policier et prennent la rue, la prison ou le maquis. Face à un état criminel et répressif, la lutte armée est devenue une nécessité. Les figures, la terre elle-même et le vivant dans ce qu’il a de plus organique se lèvent et revendiquent une liberté absolue.
De ce roman d’anticipation autant que de révoltes émergent des voix apatrides qui font écho aux insurrections kabyles récentes. Polyphonie à l’écriture acérée, aussi brutale que lyrique, La Morsure du Coquelicot éveille une promptitude à la désobéissance et au refus avec une poésie sans concession sur la violence des révolutions.
Sarah Haidar est une écrivaine algérienne. Féministe et anarchiste, l’écriture est pour elle une expérience esthétique et politique qui ne doit pas être confortable. Écrire est une confrontation, une prise de risque, « un engagement épidermique » dit-elle ; l’insolence lucide et éclatante de ses textes en témoigne. Journaliste et chroniqueuse de profession, elle affectionne paradoxalement la négation du réel et du factuel dans ses romans. Écrire est aussi pour elle un acte libérateur, non seulement des lois de la gravité mais aussi de la simplicité du présent.
Cinquième roman de Sarah Haidar et le premier publié en France, ce livre est à l’image de l’engagement de l’écrivaine algérienne : roman d’utopie et combat littéraire, social et politique.