
Si l’on connaît bien Virginia Woolf romancière, essayiste et éditrice, on ignore souvent son parcours de journaliste, lequel a été éclipsé dans la majorité des biographies et des études qui lui sont consacrées.
Pourtant, le journalisme a joué un rôle crucial dans sa lancée littéraire et a contribué, comme école d’écriture, à façonner son style ainsi que son approche de certains sujets, qu’elle développera ensuite dans ses œuvres.
C’est une profession qu’elle a découverte très jeune. À l’âge de 9 ans, elle crée et rédige le journal familial Hyde Park Gate News. Puis, en 1904, à 22 ans seulement, elle démarre sa carrière de journaliste indépendante. Son premier article est un reportage sur les sœurs Brontë pour le quotidien The Guardian. Le journalisme lui a permis d’accéder à l’émancipation dont elle rêvait et d’avoir son indépendance, sa « chambre à soi ». Elle est donc devenue journaliste bien avant de faire paraître son premier roman, La Traversée des apparences (1915). Virginia Woolf a publié de nombreux articles dans des médias très divers – tant en Angleterre qu’aux États-Unis.
Maria Santos-Sainz est docteure en sciences de l’information et professeur des universités à l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) de l’Université Bordeaux-Montaigne, dont elle a été la directrice de 2006 à 2012. Elle est auteure de plusieurs livres, parmi lesquels Le dernier Goya. De reporter de guerre à chroniqueur de Bordeaux (Cairn, 2021), Albert Camus, journaliste (éditions Apogée, 2019), L’Élite journalistique et son pouvoir (Apogée, 2006) et Espagnols à Bordeaux et en Aquitaine (Sud-Ouest, 2006).