Cet ouvrage, initialement paru 1978, est d’une activité brûlante ; il met en relation deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, et celles des humains sur la nature.
À une époque où l’égalité entre les hommes et les femmes et la prise de conscience des problèmes écologiques sont de plus en plus évoqués, sa réédition prend tout son sens. Françoise d’Eaubonne est à l’initiative de la notion d’écoféminisme qui est à la fois une philosophie, une éthique et un mouvement né de la conjonction entre l’écologie et le féminisme.
Il s’agit ici de remettre en question la notion de croissance, économique et démographique, et de dénoncer le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La surpopulation et l’épuisement des ressources illustrent notre croyance en la toute-puissance de l’homme, caractéristique de ce que l’auteure nomme le « système mâle ».
Elle fut l’une des premières à affirmer l’urgence de sauvegarder l’environnement sous peine de disparaitre. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.
Françoise d’Eaubonne (1920-2005) est une écrivaine et pionnière du mouvement féministe français. Romancière et biographe prolifique, la lecture du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir provoque en elle une révélation qui en fera une cofondatrice du MLF (mouvement de libération des femmes) dans les années 1960, puis du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) avec Guy Hocquenghem. Elle ne séparera jamais son travail d’écriture de ses activités militantes.