Prix Nobel de littérature au talent universellement acclamé, Albert Camus (1913-1960) fut également un esprit clairvoyant s’alarmant d’une civilisation parvenue « à son dernier degré de sauvagerie » avec l’usage de la bombe atomique.
Pour l’auteur de L’homme révolté, l’histoire a coupé les racines qui reliaient les êtres humains à la nature, subordonnant leurs actions à la poursuite absurde de desseins abstraits et démesurés. Au contraire, à travers ce qu’il nomme la « pensée de midi », il propose le sens des limites, le don et la modestie comme valeurs cardinales.
Si, comme nous le rappellent Alexis Lager et Rémi Larue, Albert Camus « ne se voulait pas prophète », relire son œuvre en temps de crise climatique peut nous livrer quelques clefs pour parvenir à « choisir […] entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ».
Agrégé de Lettres Modernes, Alexis Lager est enseignant dans le secondaire. Ses recherches portent principalement sur les questions éthiques et esthétiques dans l’œuvre de l’écrivain et sur les relations de Camus avec les poètes, penseurs et romanciers du XXe siècle. En 2022, Il a dirigé, avec Danièle Leclair, le volume Camus et la poésie paru aux Presses Universitaire de Rennes.
Rémi Larue est docteur en Etudes politiques de l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, après avoir soutenu une thèse sur le rapport complexe qu’entretenait Albert Camus à la question de la violence, en particulier sur un plan philosophique et politique. Aujourd’hui, il est travailleur social et chercheur indépendant.