Rédigé entre 1930 et 1933, pendant les terribles années de crise en Allemagne, ce classique de Wilhelm Reich (1897-1957) demeure une contribution capitale à la compréhension du fascisme.
Refusant d’y voir une idéologie ou l’action d’un individu isolé, rejetant de même l’explication purement socio-économique avancée par les marxistes, Reich considère le fascisme comme l’expression de la structure caractérielle irrationnelle de l’« individu moyen », dont les besoins et les pulsions primaires, biologiques, sociales, ont été réprimées depuis des millénaires.
Reich analyse minutieusement la fonction sociale de cette répression et le rôle capital qu’y jouent la famille et l’Eglise. Son diagnostic est que l’individu est asservi par une autorité patriarcale qui l’enferme dans les frustrations et dans la peur.
L’importance actuelle de cet ouvrage ne peut être niée. La structure caractérielle humaine qui fût à l’origine des mouvements fascistes organisés demeure : elle domine encore les conflits sociaux d’aujourd’hui. Si nous voulons éviter à notre monde de sombrer dans le chaos et l’agonie , il faut que nous prêtions toute notre attention à la structure pouvant provoquer cette catastrophe ; il faut que nous comprenions la « psychologie de masse du fascisme ».