Elle déteste les prises de sang.
Elle rêve de vagues monstrueuses au large de la falaise.
Elle voudrait vaincre la mort.
Neuf fois sur dix, elle oublie de boire son café.
Elle, c’est Marie Dorval.
Elle travaille dans une maison de retraite, à l’ouest extrême du Finistère. Tous les jours, elle quitte Dom et leurs quatre chats pour retrouver « Tonton » qui n’aime pas la douche, Suzanne qui passe ses journées à contempler tout ce qui vit de l’autre côté de sa fenêtre, Louise qui souffre de l’absence de ses chiens ou encore Marie-Paule, « un ange bouffé par l’angoisse et la culpabilité » qui, tous les jours, vient donner à manger à sa mère.
L’auteure connaît l’univers des maisons de retraite comme sa poche, pour y avoir travaillé de nombreuses années. À travers son personnage, elle livre ici sans détour son expérience, dans un récit largement autobiographique.
« Chez elle, Louise Cadiou était en danger de mort. Chez elle, elle serait morte de froid, à moitié nue dans la rue une nuit d’hiver, ou bien de faim toujours plus maigre de mois en mois, pour avoir un peu trop souvent oublié de manger. À la maison de retraite, Louise Cadiou est en danger de mort. À la maison de retraite, elle mourra d’ennui et aussi de chagrin, elle mourra de l’absence de ses chiens. Elle mourra de ne plus vivre. Une mort sage, acceptable, bien au chaud et en sécurité. Une mort qui ne dérange pas. Une mort dans les règles. »