Situation du mouvement libertaire au Mexique, entre barbarie et résistance
Maisons autogérées, ateliers de techniques alternatives, médias libres(radio, Internet), universités de la terre, centres sociaux, rencontres internationales (en 2007 à Mexico puis au Chiapas), caravanes de solidarité avec la résistance indienne, action continue pour la libération des prisonniers (Atenco, Oaxaca...), campements devant les prisons, anarcha-féministes et sorcières libertaires, liens avec l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Europe... Vidéastes, graffeurs, graveurs,peintres, néomuralistes, photographes, musiciens, rockeros et soneros,jongleurs de mots et de balles, poètes et acteurs des rues...L’imagination des "chavos bandas" (bandes de gosses des quartiers) irrigue l’éclosion d’une scène libertaire tumultueuse et diverse où se mêlent la fête et la rébellion.Le réseau des Voix d’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté (VOCAL)s’est créé en 2007. À Mexico, le Collectif autonome magoniste, la Hormigalibertaria et divers groupes et individus ont donné naissance en 2008 àune Fédération libertaire. Cependant, pour avoir pris part activement auxluttes sociales à Oaxaca comme au District fédéral, les collectifs de jeunes anarchistes sont, comme à Guadalajara (Jalisco) en 2004, la cible de la répression policière et de campagnes médiatiques ; leurs cortèges sont systématiquement provoqués et attaqués par la police antiémeute dans les manifestations.Né à Milan et vivant depuis trente ans au Mexique, Claudio Albertani écrit depuis longtemps sur ce pays. Nous le rencontrerons, en compagnie de Marc Tomsin, des éditions Rue des Cascades, pour parler de ce jeune mouvement anarchiste dans un Mexique entre barbarie et résistance.