Jamais révolution ne fut plus légitime : démocratie contre coup d’état militaire, pauvres contre riches, ouvriers contre patrons, athéisme contre catholicisme, milices ouvrières contre armées factieuses, autogestion contre capitalisme et révolution contre fascisme.
En 1936, Abel Paz a 15 ans, adhérent des Jeunesses libertaires, il vit dans le quartier du Clot à Barcelone. On n’entre dans les milices qu’à l’âge de 18 ans. L’auteur nous décrit la révolution au quotidien. Il travaille dans une usine collectivisée, puis dans une commune paysanne. Pendant que les colonnes anarchistes organisées par la CNT se battent sur le front de Madrid et en Aragon, à l’arrière, les catalanistes, les conseillers de Staline et le gouvernement républicain veulent arrêter la révolution pour gagner la guerre.
Le bref été de l’anarchie a vécu. C’est l’heure des liquidations : d’abord les militants du POUM, puis ceux de la CNT. Un dernier sursaut, ce sont les journées de mai 1937. Les quelques avions et blindés achetés chèrement aux Russes n’endigueront pas la déferlante fasciste soutenue par les régimes allemand et italien. L’abandon des démocraties occidentales va accroître le déséquilibre militaire au profit des putschistes.
On connaît la suite : les défaites successives, l’exode et les camps de la honte dans le sud de la France pour un peuple si courageux. Ce sera une guerre perdue et oubliée.
il semble utile de rappeler en 2016 que la révolution espagnole fut la seule réponse à la crise du capitalisme commencée en 1929 et au fascisme. Abel Paz nous livre un récit passionné sur la dernière révolution sociale européenne.