Henri Pestalozzi, pédagogue de Zurich, aussi visionnaire et passionné que fantasque parfois, ouvrit la voie à la pédagogie moderne. On pourrait dire, sans grand risque de se tromper, que si Rousseau sut poser les bonnes questions - mais sans forcément apporter des débuts de réponses - Pestalozzi fut un explorateur, un pionnier, qui par ses erreurs mêmes - à l’occasion - permit une véritable percée de la pratique pédagogique.
Les libertaires - rappelons-le - sont alors parmi les premiers à accorder à la pédagogie sa juste place dans la vie de la cité (comme elle seule peut préparer le monde de demain).
Certains sont praticiens, fondant une œuvre sans prendre pour autant le temps d’écrire - il aurait été intéressant que Paul Robin fît aussi œuvre d’écrivain - d’autres sauront, tout à la fois, expérimenter les pratiques tout en guidant la réflexion. Comment ne pas songer à Francisco Ferrer ?
James Guillaume lui consacra tout d’abord un article, lequel devint un livre, puis encore un article - qui devient un livre aujourd’hui, comme expliqué dans l’avant-propos.