La CGT se dote, dès 1906, d’un texte majeur, la Charte d’Amiens qui affirme l’indépendance du syndicat vis-à-vis des partis politiques et gouvernements. Texte rédigé par deux anarcho-syndicalistes, Griffuelhes, secrétaire général de la CGT, et Pouget.
Ce dernier en est le premier historien, dès 1908, avec le livre ici réédité. Il y affirme la structure fédérale du syndicat, avec responsables révocables. N’étant pas un parti, le syndicat est le combat de la minorité pour la majorité, avec son programme de revendications et un moyen privilégié : la grève générale. C’est dire l’actualité du livre, piqure de rappel en opposition au corporatisme et ses bureaucrates collaborant avec patronat et gouvernement.
Ce texte est précédé du discours de Marc Blondel pour les 100 ans de la CGT, en 1995, syndicaliste de la Charte d’Amiens, avec en pratique le mouvement social de novembre-décembre 1995.
Émile Pouget (1860-1931), journaliste du Père Peinard, principal initiateur de la Voix du Peuple, journal de la CGT, antimilitariste, partisan de l’action directe, du sabotage et de la grève générale, est l’auteur de livres dont certains réédités, tels Le sabotage, L’Action directe ou, sous forme romanesque, Comment nous ferons la révolution.
Marc Blondel (1938-2014), secrétaire général de la CGT-FO de 1989 à 2004. S’opposant aux mesures antisociales de gouvernements de droite comme se réclamant du socialisme, il est l’initiateur et organisateur, dès janvier, du mouvement de défense de la Sécurité sociale de novembre-décembre 1995.