Pourquoi, malgré des intentions parfois sincères et orientées vers le bien-être de leurs populations, les États modernes les ont-ils si souvent malmenées, voire meurtries ? Pourquoi, malgré les moyens colossaux mis en œuvre, les grands projets de développement ont-ils si tragiquement échoué et abîmé l’environnement ?

Dans cette étude foisonnante, James C. Scott démonte les logiques bureaucratiques et scientifiques au fondement de ces projets « haut-modernistes », poussant à toujours plus de lisibilité et de contrôle sur la nature et les sociétés humaines.

À partir d’une large palette d’études de cas allant de la foresterie scientifique à la création des premiers recensements et des noms propres, de la doctrine révolutionnaire de Lénine à la collectivisation de l’agriculture soviétique, Scott dénonce ces entreprises de planification autoritaire qui finissent par appauvrir et par étouffer le monde physique et social.

À l’encontre de ces approches abstraites, centralisées et surplombantes, ce livre défend le rôle de formes de savoirs situés plus modestes, étroitement liées à l’expérience pratique et davantage capables d’adaptation au gré des circonstances.

Podcast de l’émission Les Matins, sur France Culture, revenant sur l’œuvre de James C. Scott, décédé en été 2024 :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/ni-dieu-ni-james-c-scott-retours-sur-une-pensee-vivante-1543781