Aux prises avec des problèmes de santé mentale, Ferid Ferkovic, un jeune homme de 32 ans émigré au Québec au seuil de l’adolescence, s’enlève la vie quelques jours après sa sortie de l’hôpital psychiatrique. Cette fin tragique aurait-elle pu être évitée ? Bien des souffrances plus tard, sa mère n’en doute plus : « Notre infortune ne réside pas dans notre combat contre la schizophrénie, mais contre les gens qui ont décidé de la “soigner” à leur manière. »
Dans ce récit poignant, qui met en relief l’échec de notre système de santé, Sadia Messaili retrace le parcours de son fils pour tenter de dénouer l’écheveau des interventions médicales qui l’ont mené à commettre l’irréparable.
Des premiers symptômes de sa maladie à son ultime présence à l’hôpital, Ferid et ses proches ont dû composer avec des diagnostics imprécis et changeants, des médicaments aux effets dévastateurs, une équipe soignante peu disposée à l’écoute, un manque criant d’informations sur les ressources externes. Mais surtout, ils ont senti qu’ils n’avaient pas voix au chapitre en ce qui concerne le traitement. On leur a même suggéré des électrochocs…
Il existe pourtant des clés thérapeutiques pour faire renaître l’espoir chez les personnes souffrant de schizophrénie et leur entourage, comme le démontrent les approches alternatives plus respectueuses de l’individu, tels l’Open Dialogue ou les Entendeurs de voix.
Ce livre porte avec courage et détermination la parole de tous ceux et celles, patients ou aidants naturels, qui rêvent du jour où la psychiatrie ne se réduira plus à une camisole chimique. « Il n’est pas vrai que Ferid est mort pour rien. Il s’est battu à travers moi, et ce n’est pas fini. »
Préface de J.-Claude St-Onge.