Traduction : Elsa Queré
Dès 1830, Barcelone connut une expansion urbaine donnant naissance à une nouvelle zone de la ville, le quartier chinois. Ce quartier, sans aucun immigré chinois, avait la réputation d’être le concentré des vices de la plèbe. Chris Ealham, historien anglais, démontre à quel point il s’agissait là d’une construction politique de l’élite barcelonaise, profondément inquiétée par les « classes dangereuses ».
Alors que les conservateurs, de droite ou de gauche, présentèrent la révolution de 1936 à travers le mythe de « la foule enragée », des comités de quartiers nés des barricades, fondés sur le partage et l’auto-organisation ouvrière étaient porteurs d’un projet urbanistique révolutionnaire.
En replaçant l’urbanisme comme lutte permanente entre l’élite et la classe ouvrière, Chris Ealham nous livre une analyse brillante pour appréhender différemment la plus importante tentative anarchiste.