La Première Internationale a vu le jour en 1864. Son but : unir tous les prolétaires de tous les pays. Dans ses rangs, on trouvait des trade-unions mi-corporatistes mi-réformistes, des proudhoniens ceci ou cela, des mutualistes, des coopérativistes, des blanquistes, des socialistes ceci ou cela, quelques rares anarchistes, quelques encore plus rares marxistes…
Elle suscita un immense espoir chez les damnés de la terre et une non moins immense peur chez les maîtres du monde. La division, principalement (mais pas seulement) entre marxistes et anarchistes, précipita sa chute.
Aujourd’hui les divisions subsistent entre les uns et les autres qui, tous, ont échoué à faire triompher leurs points de vue respectifs.
Lors de la fondation de la Première Internationale, et cela explique son succès, les différences entre internationalistes n’étaient pas niées, mais tous avaient conscience, sinon d’être complémentaires, du moins d’avoir entre eux plus de points communs que de divergences. Sans aucun doute une leçon à tirer.
Pour l’heure nous n’en sommes pas là. Nous pensons qu’il faut commencer par le commencement. Apprendre à se connaître. Comme les enfants de deux familles proches. À s’écouter. À dialoguer. À se respecter. En rejetant toute volonté hégémonique. En faisant ensemble, comme dans les luttes actuellement, tout ce qu’il est possible de faire ensemble.
Ce livre, écrit par un marxiste et publié aux Éditions libertaires, est un premier pas en ce sens. Il reprend une série d’articles – publiés principalement dans La Raison, le journal de la Libre Pensée -, sur l’anarchisme ou sur des livres anarchistes.
Il fera sans doute grincer quelques dents ici et là. Pas grave. Il s’adresse aux cœurs purs du marxisme et de l’anarchisme (et ils sont nombreux) qui se revendiquent de vouloir tutoyer le ciel d’une révolution sociale du XXIe siècle. Pluraliste. Crédible et désirable. Donc, à construire !