Il y a à peine une trentaine d’années, les technologies numériques étaient absentes de nos vies. D’abord initiées par les investissements des États, nous avons vu naître des Géants - Gafam et autres Big Tech moins connues - et avec eux des rapports de dépendance inquiétants. Producteurs de technologies stratégiques, ils sont aujourd’hui propriétaires de gigantesques infrastructures sur lesquelles reposent notre activité numérique, parmi lesquels les réseaux de câbles sous-marins représentés sur la couverture du livre.
Rendant dépendants des pans entiers de l’industrie, les administrations étatiques et les individus, ils forment des oligopoles disposant d’un pouvoir d’influence colossal qui transforment la géopolitique du numérique. Dans cet ouvrage, Ophélie Coelho montre notamment que ces Big Tech utilisent aujourd’hui des stratégies d’expansion territoriale comparables à celles des grands Empires pour étendre leur domination sur l’Europe et l’Afrique.
En croissance permanente, ils constituent des défis nouveaux, comparables à ceux des précédentes révolutions industrielles, en matière de réglementation, de pouvoir et d’impact environnemental. Si l’autrice analyse les enjeux et les dangers de cette dépendance moderne, elle propose des solutions pour sortir de cette emprise, en tant qu’individus et en tant que société. Ce livre de référence en géopolitique du numérique offre à la fois une analyse aussi pointue qu’accessible, et des pistes pour se libérer de cet impérialisme insidieux.
Car enfin, cette situation de dépendance n’est pas aussi inéluctable qu’on veut bien le croire, et la souveraineté numérique ne se limite pas in fine à la liberté de choisir qui sont nos maîtres.