Librairie Publico,
spécialisée en livres anarchistes et de critiques sociales depuis 1958
Descriptif du site
20 ans en Mai 1871
Jacques Tardi
Article mis en ligne le 15 septembre 2023
dernière modification le 29 février 2024

par Libraire

Sur l’avenue de la Chapelle du cimetière du Père-Lachaise s’élève l’imposant mausolée d’Adolphe Thiers. Premier président de la IIIe République, il restera comme celui qui, en mai 1871, organisa la sanglante répression des communards.

Ici, le personnage de Tardi avait 20 ans en mai 1871 et, au crépuscule de sa vie, il entreprend un dernier voyage pour dire, une fois encore, sa rage intacte de communard.

Avoir 20 ans en 1871 à Paris, c’est avoir connu les terribles combats de la Semaine sanglante et ses massacres ordonnés alors par Adolphe Thiers. Hommes, femmes et enfants, plus de 15 000 périront sous les balles et les baïonnettes de la troupe du pouvoir exécutif. Sept jours, du 21 au 28 mai, qui seront nécessaires aux versaillais pour reconquérir Paris et mettre fin à la Commune.

Tardi connaît bien le cimetière du Père-Lachaise que l’on retrouve régulièrement dans les aventures burlesques d’Adèle Blanc-Sec. Un lieu profondément ancré dans l’univers de Tardi qui l’associe à la fois aux histoires fantastiques de sa célèbre héroïne, mais aussi aux combats des communards et au souvenir de la sinistre Semaine sanglante de mai 1871.

Dans l’œuvre de Tardi, 20 ans en mai 1871 est évidemment aussi à rapprocher du Cri du peuple, adaptation en quatre tomes du roman de Jean Vautrin. Tardi vient ici ponctuer son travail de mémoire sur la Commune, rendant hommage, avec son empathie libertaire, aux jeunes fédérés d’alors dont les fantômes peuplent encore les allées du Père-Lachaise qu’il aime arpenter.