Le cimetière du Père-Lachaise, conçu en 1804 par Quatremère de Quincy, le maître d’œuvre du Panthéon, fut doté, comme celui-ci, de fonctions civiques. Les régimes qui se succèdent de 1804 à aujourd’hui n’en ont guère usé.
Il en va différemment des oppositions muselées, puis, dès la Restauration et surtout après l’écrasement de la Commune, de certaines forces partisanes. ou anonymes, les morts et martyrs de la Commune, du parti communiste, de la Résistance et de la déportation inhumés dans cette nécropole l’ont dotée d’une sacralité particulière : le Père-Lachaise s’est ainsi progressivement imposé comme le foyer de rites alternatifs à ceux dispensés par l’Église.
Ce sont les relations inédites tissées en ses murs entre la mort, le sacré, l’Histoire, devenue viatique, et la politique, qui ont retenu l’auteur de ce livre. Comment, en ce lieu si singulier, la politique a-t-elle été amenée à renouveler son regard sur la mort ?