Collection « POCHE »
« Je me trouve dans cette mouvance que j’appelle “l’outre-gauche” depuis 1967 et, aujourd’hui, mes jeunes camarades me considèrent comme une de leurs ancêtres politiques. C’est un peu vexant certes, parce qu’on ne se voit pas vieillir, mais cela ne me semblait pas bien grave jusqu’à ce que je sois sommée de dévoiler tous ces événements des années 68 que nous leur aurions cachés, et d’éclairer ou contrer ainsi le récit dominant de cette période avant qu’il ne soit trop tard. Il est vrai que notre histoire risque bel et bien de sombrer dans l’oubli au fur et à mesure de la disparition de ses acteurs. Bien sûr, on peut toujours rédiger seul ses Mémoires mais ce n’est pas en solo que j’avais envie de rendre compte de cette aventure collective […]. Ils sont trente à avoir accepté ma démarche ; en mai 68 ils étaient à Paris, à Marseille, à Toulouse, à Bordeaux, à Lyon, à Nantes, à Angers ou à Strasbourg. »
Née en 1947 à Marseille, de parents émigrés russes. Ayant grandi dans un milieu libertaire, Lola Miesseroff avait 19 ans lorsqu’elle a lu De la misère en milieu étudiant. À la suite de cette rencontre avec les idées de l’ Internationale Situationniste, elle quitte rapidement l’université, « lieu d’ennui et d’abrutissement », pour opter pour la lutte et la critique sociales. Depuis, elle n’a cessé de participer aux divers mouvements sociaux et à nombre de collectifs de discussion, d’édition, de diffusion théorique. Voyage en outre-gauche est son premier ouvrage.