Désormais, depuis la création de la Compagnie de l’Art Brut par J. Dubuffet vers 1945, l’Art brut est considéré avec passion par un nombre croissant d’amateurs qui saluent en ses artistes, des « hommes du commun », un usage émerveillant et inquiétant de l’imagination, de la fantaisie – au sens étymologique de phantasia –, de la liberté de créer en dehors, à côté des références de l’art institutionnel.

Au point que, au fil du temps, des notions, plus ou moins arbitraires, ont été inventées pour tâcher de préciser la richesse de ces créations fascinantes : art singulier, art autre, art ousider, art hors-normes, etc.

Or, ces créateurs singuliers, souvent isolés, ont beaucoup, en parallèle à leurs créations plastiques, recouru à l’écriture, elle aussi alors marquée par l’imagination, l’obsession, la phantasia, et ce d’autant plus qu’ils étaient pour certains d’entre eux en situation asilaire.

C’est donc ces voix venues d’ailleurs que cette anthologie propose de faire découvrir, chronologiquement, des plus reconnues (Wölfli, Cramphil, Boix-Vives, Chaissac…) aux plus proches encore bien mystérieuses (Blin, Sophie Podolski, Cap-Blanc)…

Une grande exposition programmée au Grand Palais accueillera du 6 juin au 21 septembre 2025 l’exposition « Art Brut : dans l’intimité d’une collection ». Un voyage au cœur d’œuvres de la donation Bruno Decharme au Centre Pompidou.

Poète, auteur dramatique, librettiste, essayiste, traducteur et critique littéraire, Olivier Apert est auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont trois anthologies poétiques éditées aux éditions Le Temps des Cerises (Women, Blues sur parole, A l’ombre). Membre du comité de la revue Po&sie, cofondateur de la revue l’Odyssée. il collabore de 1996 à 2012 avec la Maison des écrivains pour diffuser la poésie en milieu scolaire et universitaire. Son œuvre fait l’objet de régulières lectures publiques.